"La Liberté guidant le peuple"
Bombe aérosol
10/02/2022
H. 305cm x L. 335cm
Ancienne poudrière de Taino, rue Campaccio 21020 (Va) Italie
Il est des dates fatidiques qui opèrent de curieuses coïncidences dans l'histoire. Alors que le 27 juillet 1830 sonne le début de l'insurrection des Trois Glorieuses à Paris qui coutera la vie à plus de 500 personnes, dument répertoriées sur la colonne de Juillet, cent ans plus tard, le 27 juillet 1935, c'est un autre type d'explosion qui causera la mort de 35 ouvriers essentiellement des femmes, dans l'usine de poudre de Taino en Italie.
La force symbolique de La Liberté de Delacroix commémorant le premier événement est si forte, qu'Andrea Ravo Mattoni l'a choisie pour célébrer le second. Il rend ainsi hommage aux femmes victimes de cet accident et plus largement d'une société capitaliste qui exploita leur force de travail dans des conditions de sécurité précaires. Ainsi la silhouette de Marianne armée de son fusil, référence inattendue à la production de l'usine, surgit-elle du mur comme le fantôme allégorique de ses ouvrières.
Elégiaque, l'œuvre tracée à la bombe dans les tonalités de la sanguine comme s'il s'agissait d'une esquisse, prend l'allure éthérée des âmes et ravive subtilement la mémoire des défuntes.
Cyrille Gouyette
"La Liberté guidant le peuple"
Bombe aérosol
10/02/2022
H. 305cm x L. 335cm
Ancienne poudrière de Taino, rue Campaccio 21020 (Va) Italie
Il est des dates fatidiques qui opèrent de curieuses coïncidences dans l'histoire. Alors que le 27 juillet 1830 sonne le début de l'insurrection des Trois Glorieuses à Paris qui coutera la vie à plus de 500 personnes, dument répertoriées sur la colonne de Juillet, cent ans plus tard, le 27 juillet 1935, c'est un autre type d'explosion qui causera la mort de 35 ouvriers essentiellement des femmes, dans l'usine de poudre de Taino en Italie.
La force symbolique de La Liberté de Delacroix commémorant le premier événement est si forte, qu'Andrea Ravo Mattoni l'a choisie pour célébrer le second. Il rend ainsi hommage aux femmes victimes de cet accident et plus largement d'une société capitaliste qui exploita leur force de travail dans des conditions de sécurité précaires. Ainsi la silhouette de Marianne armée de son fusil, référence inattendue à la production de l'usine, surgit-elle du mur comme le fantôme allégorique de ses ouvrières.
Elégiaque, l'œuvre tracée à la bombe dans les tonalités de la sanguine comme s'il s'agissait d'une esquisse, prend l'allure éthérée des âmes et ravive subtilement la mémoire des défuntes.
Cyrille Gouyette